Pétra est aussi un site qui m'a toujours fait rêvé, je l'avais déouverte une première fois en mars 2008, et depuis j'avais très envie d'y retourner pour visiter quelques autres monuments. Pétra (de « rocher » en grec ancien, est une ancienne cité située dans l'actuelle Jordanie, au cœur d'un bassin bordé par les montagnes qui forment le flanc oriental du Wadi Araba, grande vallée prolongeant le grand rift vers le nord et qui s'étend de la mer Morte au golfe d'Aqaba. Pétra est située à une altitude de 800 à 1 396 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Créée dans l' Antiquité vers la fin du VIIIe siècle av J-C par les Edomites, elle est ensuite occupée vers le VIe siècle av J-C par les Nabatéens qui la font prospérer grâce à sa position sur la route des caravanes transportant l'encens, les épices et d'autres produits de luxe entre l'Egypte, la Syrie, L'Arabie du Sud et la Méditerranée. Vers le VIIIe siècle la modification des routes commerciales et les séismes entraînent l'abandon progressif de la ville par ses habitants. Pétra a abrité à son apogée jusqu'à vingt-cinq mille habitants. Tombé dans l'oubli à l'époque moderne, le site est redécouvert par le monde occidental grâce à l'explorateur suisse Jean Louis Burckhardt le 21 août 1812. Il s'était déguisé en Arabe.
Les nombreux bâtiments, dont les façades monumentales sont directement taillées dans la roche, en font un ensemble monumental et unique qui, depuis le 6 décembre 1985, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. La zone autour du site est également, depuis 1993, un parc national archéologique.
La situation de Pétra, dissimulée entre des rochers aux parois abruptes et dotée d'un approvisionnement sûr en eau en fait un lieu propice au développement d'une cité prospère. L'endroit n'est accessible que par un étroit sentier montagneux par le nord-ouest ou à l'est par un canyon d'environ 1,5 kilomètre de long et jusqu’à 200 mètres de profondeur, le Siq. l'accès principal, qui, à son endroit le plus resserré, mesure seulement deux mètres de large.
La présence d'eau et la sécurité apportée par le site ont fait de Pétra une halte naturelle au croisement de plusieurs routes caravanières qui reliaient l'Egypte, la Syrie, L'Arabie du Sud et la Méditerranée. chargées principalement de produits de luxe (épices et soie en provenance d Inde
, ivoire en provenance d' Afrique, perles de la Mer Rouge
et encens du sud de l'Arabie). La résine de l'« arbre à encens » (Boswellia) était convoitée dans le monde antique tout entier comme une offrande religieuse particulièrement précieuse, mais également comme médicament.
L'activité commerciale engendrée par les caravanes et les taxes perçues produisaient d'importants profits pour les Nabatéens. De ce fait, la ville abrita du Ve siècle av J-C, au IIIe siècle un important marché.
Soleil levant sur Aqaba
j'ai découvert le site www.alsace-360.fr qui permet de découvrir Petra en panoramique 360°, très bien fait.
Un des premiers monuments sur le site de Petra, le tombeau aux obéliques. Dans la partie inférieure du tombeau, les trois salles en triclinium (salle à manger comportant généralement trois lits autour d'une table) appelées parfois triclinium Bab al-Sîq. Elles étaient destinées à honorer les morts au cours de banquets rituels.
David Roberts (1796-1864) est un peintre écossais connu pour ses aquarelles représentant la vie au Moyen Orient avec les scènes de village et les monuments. L'ensemble de ses 248 lithographies sont regroupées en six volumes, dont les trois premiers décrivent l'Egypte et la Nubie.
L'arc de l'entrée du Siq selon une lithographie de Roberts (1339). La voûte en bloc de pierre a disparu lors d'un tremblement de terre en 1896.
Tout le long du défilé on peut apercevoir dans la paroi les canaux creusés dans les rochers par le Nabatéens et qui font partie du système d'approvisionnement en eau de la ville. Les Nabatéens ont utilisés la situation de Petra, cuvette entourée de montagnes, poir collecter toutes les sources d'eau de la région.
La largeur du Sîq ne dépassant pas une dizaine de mètres, avec des parois de près de plusieurs dizaines de mètres de hauteur, cela en fait un endroit facile à défendre.
Tous les dieux nabatéens sont le plus souvent figurés sous une forme abstraite par des pierres sacrées appelées bétyles (beth-el, « la maison de dieu ») elles datent sans doute du IIe ou du IIIe siècle av. J.-C. Ces pierres ne sont pas destinées à représenter le dieu mais à signaler sa présence, Généralement, le bétyle n’est pas une représentation figurée, au mieux un visage stylisé aux traits géométriques. (on aperçoit les yeux carrés). Les bétyles sont abondants à Pétra : taillés à même le rocher ou simplement gravés, souvent protégés par une niche.
La voie pavée nabatéenne.
Monumental bas-relief d'une caravane arrivant à Pétra (100 - 50 avant J-C), environ un tiers plus grand que la taille réelle. On peut encore voir le caravanier et les pattes du premier dromadaire, il a une très haute bosse indiquant qu'il transporte beaucoup de marchandises. Environ dix mètres au-dessus une autre caravane est sculptée quittant Petra.
On peut louer des calèches ou des chevaux si l'on ne veut pas marcher.
À l'extrémité de la gorge, après une demi-heure de marche, se trouve la " Khazneh", l'un des plus beaux monuments de Pétra, à la façade taillée directement dans la roche. La pénombre et l'étrangeté du lieu donnent l'impression d'une voie processionnaire importante. Le bâtiment, de 40 m de haut sur 28 m de large, dont le style influencé par l'art architectural d'Alexandrie. daterait sa création vers le 1er siècle avant J-C. serait le tombeau d'un roi ou d'une reine, plus probablement du roi Arétas IV (mort en 40). Ce tombeau s'appelle « le trésor du Pharaon » car pendant longtemps les Bédouins qui ont vécu dans le secteur ont cru que l 'urne funéraire située en haut du bâtiment contenait un important trésor. Des impacts de balles sont encore visibles sur l'urne, montrant les tentatives de la casser afin de s'emparer du trésor. Mais comme l'urne et toute la façade l'entourant est taillée complètement dans la roche, ces tentatives sont restées stériles.
les fouilles continuent sous la " Khazneh", on a retrouvé des salles souterraines.
La rue aux Façades
D'autres rangées de tombeaux, alighés à différente hauteur sur les falaises rocheuses du Djebel el-Khubath, à droite de la rue des Façades.
le théâtre se dresse à l'extrémité de l'aire urbaine, là où la gorge du wadi Moussa commence à s'ouvrir en une vaste vallée. Il pouvait contenir 6 à 8 000 spectateurs, La partie en gradins est entiérement creusée dans le roc et formée de 45 rangées de sièges.
Les superbes couleurs des pierres de Petra.
Le nymphée, fontaine publique auprès de laquelle les caravanes qui arrivaient à Petra pouvaient trouver réconfort.
La rue à colonnades, construtie au début du IIème siècle après J-C, est conservée sur une longueur maximum d'à peu près 300 mètres. Cette rue, de 6 mètres de large, est pavée de plaques en marbre et en calcaire et bordée de troittoirs sur lesquels s'élèvent des colonnes de grés rose. Des 72 colonnes qui constituaient originellemen le portique, 19 ont été récemment relises en place du côté sud.
Dans le fond à droite le djebel où se trouve le Deir.
Sur cet unique chemin qui mène au Deir alternent sentiers étroits et séries de marches (mais il est possible de louer les services d’un âne ou d’un mulet). Il s’agit de l’ancienne voie de procession qui présente de superbes points de vue sur des paysages grandioses et sur la ville basse. Tout le long du chemin on bénéficie d’une vue privilégiée sur les failles et les parois. Photos prises en 2008.

Après 45 minutes le chemin débouche enfin sur une vaste esplanade au fond de laquelle apparaît le monumental temple du Deir. Sa façade, sculptée majestueusement dans le grés jaune d’une épaule rocheuse, est colossale (47 m de large sur 45 m de haut) et son style rappelle le Khazneh (le Trésorr) sauf que le Deir n’est pas un tombeau mais un lieu de culte. D’ailleurs son nom : « Deir », signifie Monastère ou Couvent. En effet des moines de l’époque chrétienne étaient installés ici et certains y habitaient encore au XIII° siècle. Le sera même utilisé comme église durant cette période, des croix peintes sur ses murs, et trois autres églises seront découvertes lors de recherches. J'étais très heureuse d'avoir pu arriver au sommet de ce chemin assez fatiguant !!! En 2010 il pleuvait et je n'aurais pas pu le prendre...
Retour sur la rue à colonnes dans le fond les tombeaux royaux creusés dans la partie inférieure de la paroi du Djebel Khubtha. On aperçoit le nymphée sur la gauche.
Le tombeau de l'Urne, probablement sculptée en 70 av. J.-C. D’énormes voûte étagées sur deux niveaux soutiennent l’escalier maçonné datant de la période byzantine, l’escalier d’origine était lui taillé dans le rocher. On débouche alors sur une terrasse rectangulaire agrémentée de part et d’autre d’une colonnade. La tombe devient une sorte de cathédrale en l'an 446.
La salle principale, colossale, mesure 17 sur 18,9 mètres
En 2008 j'ai visité la basilique byzantine, c'est le bâtiment qui illustre le mieux la prospérité qu'avait atteinte la communauté chrétienne de Petra entre le Ve et le VIe siècle - découverte en 1973 et seulement récemment ramenée à la lumière - elle s'étend sur une superficie de 25 x 16 mètres.
Le christianisme pénètre à Pétra vers le IVè siècle, près de 500 ans après l'établissement de Pétra comme centre commercial. En l'an 330 le premier empereur chrétien, Constantin Ier, fait de Byzance sa nouvelle capitale et la renomme Constantinople. Pétra fait désormais partie de l'empire byzantin et l'empire y encourage comme sur tout son territoire la diffusion de la foi chrétienne en construisant des églises. Les habitants de la ville restent d'abord fidèles à leurs croyances, mais en 350 un évêque est nommé à Pétra, et un siècle plus tard de grandes églises sont édifiées dans la ville. Athanase d'Alexandrie mentionne un évêque de Pétra nommé « Asterius
».
Au nord de Pétra, on trouve plusieurs tombes avec des croix gravées, indiquant que les chrétiens y enterraient leurs morts.
Un violent tremblement de terre frappe Pétra le 19 mai 363
, endommageant des monuments, dont le théâtre, et les aqueducs. Cyrille, évêque de Jérusalem, dira que
« presque la moitié » de la ville fut détruite quand le tremblement de terre frappa
« à la troisième heure, et particulièrement à la neuvième heure de la nuit », décrivant le tremblement de terre et sa puissante réplique. La ville étant déjà affaiblie depuis le début de la domination romaine par la diminution de ses activités commerciales, n'est pas reconstruite et se vide lentement de ses habitants.
A la fin du Ve siècle, une église à trois nefs est bâtie dans la plaine centrale de la cité en réemployant des matériaux issus de constructions antérieures. Un baptistère en forme de croix, toujours visible aujourd’hui, jouxte l’église. Peu après, l’église est réaménagée et agrandie, pourvue d’une cour d’entrée avec bassin. Le sol est décoré de deux grandes mosaïques qui ont été magnifiquement restaurées par les archéologues américains : elles personnifient les Saisons, l’Océan, la Terre et la Sagesse. L’église fut détruite par un incendie à la fin du VIe siècle. Cet incendie est d’ailleurs à l’origine d’une découverte archéologique exceptionnelle : carbonisés mais non brûlés, environ cent cinquante rouleaux de papyrus y ont été retrouvés en 1993. Il s’agit de documents privés concernant des propriétés situées à Pétra et dans d’autres villes des environs (ventes, achats, testaments, conflits de voisinage) datant de 528 à 583. Par ses documents, l’on sait qu’à cette période Pétra n’est plus une cité caravanière, son développement repose uniquement sur l’agriculture. Progressivement, Pétra tombe dans l’oubli. Des anachorètes chrétiens s’installèrent par la suite dans les tombeaux existants ou creusèrent de nouveaux abris.
les policiers à cheval ont un petit air "british".
Fin de ma deuxième visite de Petra, je repasse par la rue des Façades. Il y a encore beaucoup de monuments à visiter.... mais jamais deux sans trois, j'espère revenir un jour dans ce site si étonnant.
Edicule avec les bétyles de Dushara et el-'Uzza sur la route longeant le Siq. Une source byzantine précise que Dushârâ était adoré sous la forme d’une « pierre noire, quadrangulaire et aniconique » sur laquelle on versait le sang des victimes offertes en sacrifice.
Le Princess Danae va quitter la Jordanie pour l'Egypte et le port de Sharm-El-Sheik. Visite du monastère de Sainte Catherine le samedi 1er mai 2010.